Je n'avais qu'un souhait pour cette dernière grossesse (enfin ce qui est prévu pour le moment hihihi), c'était de ne pas me faire déclancher officiellement, c'est à dire vivre le vrai travail tel qu'il se présente dans la latence, les premières contractions, et tout. Et l'on peut dire que j'ai été exaucée! Dans la dernière semaine précédant mon accouchement, j’ai passé au moins 5 nuits presque complètement blanches, en contractions au 15 min se rapprochant aux 10, puis au 5 .. et finalement s’arrêtant aux petites heures du matin. Des contractions vraiment douloureuses, de vraies fausses alertes. Je tentais tout ce temps d’accélérer le processus au moyen de stripping, d’accupuncture, de longues marches et de rapprochements avec mon mec ;o)
Le 2 octobre au soir, je me rend à la maternité car j’ai despertes sanguines peu abondantes. L’infirmière veut tout de même vérifier. Je me dis qu’au pire, on vérifiera mon col qui devrait avoir travaillé depuis toutes ces nuits… J’ai quelques contractions durant le monitoring mais rien de très encourageant. Je suisfatiguée, épuisée même, mais confiante jusqu’à ce que la résidente me confirmemes pires craintes : rien n’a bougé depuis mon dernier rendez-vous avec drCamiré… mon déclenchement prévu pour samedi ayant toutes les chances de seréaliser. Je demande alors le pourquoi de toutes ces contractions inefficaceset un moyen de les soulager, la résidente me répond d’un air suffisant :c’est ça être enceinte madame! Je voulais lui arracher les yeux! Loll C’estquand même mon troisième tsé.. et je parierais qu’elle en a même pas elle-même(jeune professionnelle selon moi).
Ce moment en est un de profond découragement, car les contractions sont réellement comme des vraies et elles ne me laissent aucun répit… elles sont là le jour, davantage l’après-midi, et la nuit, de une heure du matin jusqu’à cinq heures.. elles me « pourrissent » la vie bref! Si elles étaient efficaces je ne dirais pas un mot, mais là… [ en fait ces contractions effaçaient mon col]. Néanmoins, mon corps m’envoyait ce que j’avais demandé : je savais maintenant comment commence le travail en vue d’un accouchement, dans MON CORPS.
Je rentre donc chez moi la larme à l’œil et vais au lit sans aucune contraction, en me demandant comment je trouverais les ressources dans les prochains jours pour passer au travers, jusqu’à samedi (déclenchement). Vers une heure, le bal repart.. aux 10 min, puis aux 6 min. J’endure le tout jusqu’à 3h sans déranger mon chum, puisque toutes ces fausses alertes l’ont épuisé également. Vers trois heures cela s’intensifie.. je dois les prendre à cheval sur une chaise, et elles sont vraiment bien timées. Je continue jusqu’à 5 heures à monter et descendre chaque vague que mon corps m’envoie, m’attendant à voir le tout cesser. Vers 6h je me dis que je vais prendre un bain chaud comme ils le recommandent : je passe aux trois minutes! Oups… Tranquillement, nous réveillons les enfants, terminons les bagages et hop, à la maternité. Malgré mon passage de la veille, je tiens à être réévaluée car je suis sur le bord de la panique… si toutes ces douleurs n’ont rien donné, j’exige un déclanchement la journée même, et ça adonne bien, mon gygy est degarde! Même qu’il avait parlé de me déclancher cette date là…
Arrivé à l’hopital, je dois patienter car la salle de triage est pleine. Mes contractions continuent malgré tout le dérangement, timées encore au 5 min. Je souffle dans le corridor car je ne veux pas m’installer dans la mini salle d’attente, déjà pleine de mamans en contraction. Une journée record pour les accouchements, dira-t-on plus tard.
Je croise mon gynéco qui promet de venir me voir au plus vite. Il arrive et m’examine : d’un grand sourire il m’annonce qu’on me garde puisque je suis à 5 cmmmmm!!!! Incroyable! J’ai fait ça toute seule, en pleine nuit, en plein contrôle! Je suis euphorique!
Malheureusement, à partir de là, mon travail ralentit. Quand on dit qu’une femme qui accouche doit le faire dans le calme et la pénombre sous peine de perturber son travail, c’est très vrai. Avec le placoti placota des infirmières, les préparatifs d’ouverture de dossier et tout, je me retrouve aux 8 min… avec des contractions plutôt cool si je compare à ce que j’avais cette nuit.
La fatigue et la faim se font sentir. Je suis sur le bord de l’épuisement avec mon parcours des derniers temps. Mon chum arrive encore à me faire rire, me fournit des collations, m'encourage, c'est un amour! Après qq heures passées à stagner à 5+, on commence à parler de pitocin. Mais il est hors de question pour moi de vivre l’ocytocine sans épidurale. Je l’ai vécu à la première et la douleur fut indescriptible, de mon point de vue.
Conférence de spécialistes dans ma petite chambre de naissance : on convient de m’installer la sonde, quitte à geler plus tard, ou p-e pas du tout si je décide de me rendre jusqu’au bout. Après une séance des moins agréables dont je tairai les détails, voilà la sonde installée et mes eaux crevées artificiellement par dr Camiré. À partir de là, tout déplacement debout entraîne des contractions féroces et me font avancer je le sens. Mais j’en suis incapable. Je refuse de me lever pour faire avancer mon travail. Je me sens lâche, je me déçois, mais le personnel me déculpabilise (d’ailleurs un peu trop, et trop vite`).
On procède a une épidurale à petite dose qui me permettra de sentir mes contractions encore un peu, et totalement pour la poussée. La douleur s’endure, mais j’aurai pas à l’endurer longtemps! Le pitocin installé (pour rien) me donnera 3 contractions à l’issue de lesquelles je passe de 5 à 10, donc quelques minutes! J’annonce cette poussée contre mon rectum à l’infirmière incrédule. Tout ce passe comme à ma deuxième, tel que je leur avait prédit par ailleurs… Tu es complète m’annonce-t-elle toute ébahie! C’est le vrai branlebas de combat dans la chambre, tout le monde court, le mot est faible. Et moi je dis : « ca sort, ca sort » venez le chercher, ça pousse!! Rien pour calmer le troupeau bref!
La poussée durera une 20aine de minutes, mais ce furent les plus intenses depuis longtemps. Mon dieu les sensations quand la tête appuie sur le périnée…!! Cette tornade d’émotion de panique mêlée à une douleur cuisante, presque difficile à croire, mais oh combien magique car on sait que ça s’en vient, c’est irréversible!!! Je n’ai pas déchiré (1 point) grâce au massage du périnée du doc Camiré! Méchante bonne job quand on sait que j’ai eu deux épisio pour les autres…
Dans un dernier hurlement (de ma part), Gaelle vient au monde et est déposée sur moi. L’odeur d’un bébé naissant! Elle pousse un petit cri de minou, si attendrissant! Elle est parfaite, elle est à nous! Mon chum la contemple et me dis "merci de me donner un autre enfant", les yeux remplis de larmes ... Elle est si calme, elle prend le sein dans la salle de naissance, elle nous regarde dans les yeux, c’est un amour!
Je sortirai 24h plus tard, trop vite pour les énergies dont je disposais, mais heureuse d’aller faire cooconing chez-nous enfin, à l’issue de toute cette aventure.
Voilà!

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